Je n'ai pas l'habitude de publier les samedi et dimanche, mais aujourd'hui c'est pas pareil ... c'est ... c'était ... il y a onze ans aujourd'hui ... voici ce que j'écrivais il y a dix l'an dernier ...
Dix ans …
C'est l'âge que tu as lorsque le dernier de tes frères naît. Tu vas pour la seconde fois, endosser le rôle de copain-dodo, tu l'avait déjà fait pour ton autre frère, deux grands prématurés à problème. Alors que nous sommes impuissants, pour calmer les pleurs des nourrissons, tu pars à la rescousse. Deux doigts dans la bouche, l'autre main sur l'anse du berceau, et voilà dans un mouvement lent de va et vient, sous le rythme de la succion de tes doigts, dix minutes, et hop ! Dodo, l'enfant dort, et tu réapparaît triomphant. Ta sœur n'a jamais pu en faire autant, petite-maman-poule râle. Toi l'enfant terrible, qui ne peut rester cinq minute en place, où trouvais-tu cette ressource ?
Dix ans …
1992-2002 Durant cette période tu es le grand-frère, le copain, le complice, le père. Tu vas épauler tes deux frères, votre père vient de claquer la porte, une autre vie, un autre foyer. Vous n'accepterez jamais que je refasse ma vie. Dans mon dos, tu les encourages, les stimules, les materne en quelques sorte. Les conseillant ou leur apprenant les pires bêtises comme, jouer à plante couteau sur la table de la cuisine en bois plaqué, vos méfaits cachés par la toile cirée, mais les trous se sentaient en essuyant la table. Oh ! Le triste résultat, sans parler de ma colère. Le "beau père" arrangera cela, les marques se voient toujours, et ça vous fait encore rire. De son coté ta grande sœur t'épaule du mieux qu'elle peux, la fratrie est bien soudée, j'en suis heureuse.
Dix ans …
Le temps passe et court … Combien de fois, je suis passée du rire au larmes devant tes agissements. Fleur bleue, tu m'as présenté toutes tes copines, certaines ollé-ollé ... Chapardeur, les outils disparaissaient à la maison, ton magasin ... Ta joie de vivre est communicative … Imprudent, tu roules à des vitesses excessives, j'en tremble ... Casse cou, tu inventes toutes sortes de cascades, pas grave, j'ai appris le gestes de premiers secours ...Tes emportements me déçoivent, mais s'oublient vite ... Sur ton scooter, tu fais la course avec tes deux frères en croupe et les flics aux trousses, je vous ai récupéré : moi ! dans mes petits souliers, vous ! mort de rire ... quel chagrin lorsqu'il t'ont gardés quelques temps ... Tes "fêtes" sont toujours mémorables … Avec ton beau-frère tu as fait les 400 coups ... Mais tu venais de retrouver un équilibre et tu
t'assagissais, … Mon dieu tout cela me manque. Il y a dix ans, tu te rendais à une fête d'anniversaire, --Ta sœur te demande, alors que tu démarres ta voiture, "Alors frangin, quel effet ça te fait d'avoir 28 ans ?" --Tu lui répond, "Je ne pensais pas arriver jusque là" … OUI ...
J'ai retrouvé dernièrement dans ma boite à couture, les étiquettes que je devais coudre sur vos vêtements d'écoliers. Mare, mare, de devoir découdre et recoudre, ces fichues étiquettes, parce que je passais vos vêtements au poussin suivant. Alors il m'est venu une idée, trouver un surnom qui vous réunissait tous : SABEHSEMA : SAndrine BEnjamin Henriette SEbastien MAximilien. Bon d'accord, ce n'est pas dans l'ordre, j'aurais dû mettre sasehbema, mais je trouvais que cela sonnait moins bien. Tollé général, vous vous êtes moqués de moi et demandé le changement. Je vous ai donné les anciennes étiquettes et les aiguilles. Ce surnom est resté.
Seb et Yette, là où vous êtes, je sais que vous êtes heureux, je vous retrouverais un jour, je sais que vous m'attendez, une table dressée pour festoyer à nos retrouvailles. Cette pensée me permet de sourire et d'avancer. La vie est belle, quand même ...
1 9 mars 2012
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