Nous sommes arrivés sur notre terrain de camping, la veille ...

Aujourd'hui, lundi 2 septembre, je dois absolument faire la radio de mon doigt cassé, dès l'ouverture je prends rendez-vous, pour 16 heures me dit-on.

En partant, je dépose les hommes devant cette maison (derrière s’étalent les lotissements sur la falaise de Leucate plage). Cette maison fait face à une jetée, c'est là que Mac Giver et José vont effectuer leur première pêche. Entre les deux une bretelle de route à grande circulation.

De la jetée, nous apercevons un petit bout du camping où nous sommes installés. Ça circule à grande vitesse ...

Au dernier moment, je laisse Elfy aux hommes, il fait si chaud, dans la voiture elle va crever, et puis combien de temps vais-je devoir attendre ma radio et les résultats ... Pourtant j'hésite, je ne me sépare jamais de ma puce, mais le bon sens l’emporte, je pars donc à mon rendez-vous ...

J'ai bien fait, je suis resté deux heures absente, je ne sais pourquoi, mais il me tarde de retrouver ma petite fifille ... Je rentre vite ...

Près de l'endroit où j'avais laissé tout mon petit monde, je rencontre José, la mine déconfite : 

_ Il nous arrive une merde ... Silence ... Elfy nous a échappé ... 

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Je m’effondre en pleurs ... José m'explique:

_ Elle était à nos pieds, tranquille, je l'ai détachée ...

Là, J'explose de colère, je hurle, ma rage atteint même Pat qui arrive sur ces entre-faits ...

_ Comment avez-vous pu la détacher à proximité d'une route à grande circulation, avec une laisse de 5 mètres qui lui permettait d'aller et venir sans risque ... vous êtes des irresponsables ... Et j'en passe, je sais, je n'ai pas été gentille du tout, mais ils l'on très bien compris et je m'en suis excusée le lendemain.

Pat m'en dit un peu plus, ils ont entendu un coup de frein, un kaï, et vu la chienne éperdue courir , droit devant. La voiture s'est arrêtée puis voyant Pat à redémarré ... en attendant la petite avait disparue ...

Nous l'avons cherchée durant 3 heures, dans tout le secteur, elle aurait pu tout aussi bien aller ici ou là ou agoniser dans un fossé ... Ces 3 heures ont été longues et courtes à la fois, surtout cruelles. Nous avons téléphoné à la gendarmerie, ils surveilleront en même temps que leur patrouille, et les vétérinaires, ils nous appellerons en cas ... Nous nous sommes séparés pour ratisser un plus grand domaine, mais rien ... À chaque retrouvailles, je haranguais les hommes, ma colère et l'incompréhension de ce geste (la détacher) ne faisait qu’empirer au fur et à mesure que le temps passait ... Et cette circulation incessante ...

La nuit commence à tomber, la mort dans l'âme, nous rentrons, nous essayerons un peu plus tard, la nuit la voix porte mieux et nous espérons aussi que la circulation va cesser un peu ... Toujours en pleurs, je maugrée et fais des affichettes pour placarder demain matin, si entre temps nous ne la retrouvions pas. Les hommes mangent un peu, moi je ne peux rien avaler. Vers 21 heures nous repartons à sa recherche, nous arrêtons tous les promeneurs, questionnons, donnons nos coordonnées ... Rien ... Je monte dans le lotissement de la falaise,  qui sait ... Rien ... Minuit ! On rentre ! On ne peux plus rien faire ! Je n’arrête pas de pleurer et de vociférer après les hommes ... José nous fait une belle crise d'asthme, heureusement il a toujours ces médicaments sur lui ...

J'ai passé une nuit blanche, à 7 heures je me lève, avale un maigre petit déjeuner du bout des lèvres, ma colère est un peu tombée, je suis plus calme et mes compagnons d'infortune sont sous le coup. Pat est emmerdé et tendre, José a souvent les larmes aux yeux. À l'ouverture de la direction, munie de ma clé USB, je fais imprimer mes affichettes. Pendant ce temps les hommes passent les coups de téléphone vers la gendarmerie et les vétérinaires ... Mais rien ...

10 heures nous nous apprêtons à partir ... Le téléphone sonne ...  José décroche, il tremble comme une feuille, je le regarde hagarde ...

_ oui ... C'est nous ...

Je hurle, je crains le pire, Pat me calme ...

_ Elle va bien ... Elle n'a rien ... Où êtes ... Donnez-nous votre adresse précise, on prend le GPS ... Elle va bien ... Oui, On arrive ... Elle va bien ... 

L'adresse inscrite, je fonce. Elle est dans le lotissement sur la falaise, pourtant on y est allé, elle a été recueillis par des jeunes qui l'ont accueillis et comme elle avait un collier avec son nom et notre numéro, ils ont appelés ...

Je vois la petite dans les bras d'un jeune, Elfy voit la voiture, me voit descendre, hurle de joie, je prends mon bébé dans mes bras et je pleure, je saute au cou des ses sauveurs et entre deux sanglots me confonds en remerciements ... Elle fait le chemin du retour dans mes bras ... Apparemment elle va bien ...

Par acquis de conscience je vais chez le vétérinaire, bien m'en pris. grosse bosse, suspicion de trauma crânien, bonne mobilité des membres, bassin légèrement douloureux, quelques égratignures, un peu de fièvre, état général bon, mais hyper stressée, on le comprend ... Piqûres ... Contrôle demain ... Le lendemain, analyses, le foie a été touché, mais elle a eu beaucoup de chance, elle revient de loin ... Médicaments, surveillance, repas diététique, et repos complet ...  

Elle se repose et dort profondément très souvent. En revanche si l'un de nous s'absente elle hurle de peur, cela va durer 3 jours ainsi et peu à peu elle récupère, ouf, nous avons eu chaud ...

Dès qu'elle le peut, elle se roule frénétiquement dans les algues sèches des bords de l'étang ... Pourquoi ? Et bien , lors de sa virée nocturne, je plaisante à présent, je suis tant soulagée, elle nous a ramené des copines indésirables, elle était truffée de puces, et le "frontline" n'y faisait rien, je l'ai même lavée, ça l'a débarrassée un peu, avant de lui remettre du produit ...

Le repos du juste, chutt ... Nous sommes soulagés

Aujourd'hui tout va bien, ce n'est plus qu'un mauvais souvenir. De son accident il ne reste plus rien, ouf ... Euh ! si ! une inquiétude lorsque l'on grimpe en voiture, elle crie :

_ Ne me laissez pas ...

Pardonnez moi si j'ai été un peu longue, mais j'avais besoin d'en parler, j'ai eu si peur ...