-
... Dix Ans ...
... Besoin de vous parler, encore, une dernière fois, de Sébastien ...
... Des petits fragments, qui me reviennent comme ça, en vrac ...
Dix ans …
C'est l'âge que tu as lorsque le dernier de tes frères naît. Tu vas pour la seconde fois, endosser le rôle de copain-dodo, tu l'avait déjà fait pour ton autre frère, deux grands prématurés à problème. Alors que nous sommes impuissants, pour calmer les pleurs des nourrissons, tu pars à la rescousse. Deux doigts dans la bouche, l'autre main sur l'anse du berceau, et voilà dans un mouvement lent de va et vient, sous le rythme de la succion de tes doigts, dix minutes, et hop ! Dodo, l'enfant dort, et tu réapparait triomphant. Ta sœur n'a jamais pu en faire autant, petite-maman-poule râle. Toi l'enfant terrible, qui ne peut rester cinq minute en place, où trouvais-tu cette ressource ?
Dix ans …
1992-2002 Durant cette période tu es le grand-frère, le copain, le complice, le père. Tu vas épauler tes deux frères, votre père vient de claquer la porte, une autre vie, un autre foyer. Vous n'accepterez jamais que je refasse ma vie. Dans mon dos, tu les encourages, les stimules, les materne en quelques sorte. Les conseillant ou leur apprenant les pires bêtises comme, jouer à plante couteau sur la table de la cuisine en bois plaqué, vos méfaits cachés par la toile cirée, mais les trous se sentaient en essuyant la table. Oh ! Le triste résultat, sans parler de ma colère. Le "beau père" arrangera cela, les marques se voient toujours, et ça vous fait encore rire. De son coté ta grande sœur t'épaule du mieux qu'elle peux, la fratrie est bien soudée, j'en suis heureuse.
Dix ans …
Le temps passe et court … Combien de fois, je suis passée du rire au larmes devant tes agissements. Fleur bleue, tu m'as présenté toutes tes copines, certaines ollé-ollé ... Chapardeur, les outils disparaissaient à la maison, ton magasin ... Ta joie de vivre est communicative … Imprudent, tu roules à des vitesses excessives, j'en tremble ... Casse cou, tu inventes toutes sortes de cascades, pas grave, j'ai appris le gestes de premiers secours ...Tes emportements me déçoivent, mais s'oublient vite ... Sur ton scooter, tu fais la course avec tes deux frères en croupe et les flics aux trousses, je vous ai récupéré : moi ! dans mes petits souliers, vous ! mort de rire ... quel chagrin lorsqu'il t'ont gardés quelques temps ... Tes "fêtes" sont toujours mémorables … Avec ton beau-frère tu as fait les 400 coups ... Mais tu venais de retrouver un équilibre et tu t'assagissais, … Mon dieu tout cela me manque. Il y a dix ans, tu te rends à une fête d'anniversaire, --Ta sœur te demande, alors que tu démarres ta voiture, "Alors frangin, quel effet ça te fait d'avoir 28 ans ?" --Tu lui répond, "Je ne pensais pas arriver jusque là" … OUI ...
J'ai retrouvé dernièrement dans ma boite à couture, les étiquettes que je devais coudre sur vos vêtements d'écoliers. Mare, mare, de devoir découdre et recoudre, ces fichues étiquettes parce que je passais vos vêtements au poussin suivant. Alors il m'est venu une idée, trouver un surnom qui vous réunissait tous SABEHSEMA : SAndrine BEnjamin Henriette SEbastien Maximilien. Bon d'accord, ce n'est pas dans l'ordre, j'aurais dû mettre sasehbema, mais je trouvais que cela sonnait moins bien. Tollé général, vous vous êtes moqués de moi et demandé le changement. Je vous ai donné les anciennes étiquettes et les aiguilles. Ce surnom est resté.
Seb et Yette, là où vous êtes, je sais que vous êtes heureux, je vous retrouverais un jour, je sais que vous m'attendez une table dressée pour festoyer à nos retrouvailles. Cette pensée me permet de sourire et d'avancer. La vie est belle, quand même ...
19 mars 2012 atb-d
Copyright © 2012 - Dugourd-Tonanti - "Songes" - Tous droits réservés
-
Commentaires
Dieu sais si j'ai souvent tremblé de ces "conneries", c'est au moment ou il devenait plus stable que c'est arrivé, coup du sort
Je t'embrasse très fort ma Grande
Moi aussi
Dans un texte que j'ai écris je le dis, je ne sais si je l'ai déjà édité "Testament"
Gros bisous
Merci pour ton com
28 ans, ce n'est pas un âge pour partir, pour personne de reste
Gros bisous
Non, tu as raison
Comme on dit, la plaie est refermée, reste la cicatrice. Mais la vie continue
Gros bisous
Oui Annick ce sont de bons moments de bonheur merci de nous les faire partager :) Grosses bises à toi. Oui ils nous attendent assis sur leur nuages et veillent sur nous aussi enfin ça n'engage que moi :)) Bisous Mary
Bonsoir Anik
Comme tu en parles bien de ton fiston... le temps passe vite et nous restons inconsolables de la perte de nos enfants... je suis avec toi mon amie, ma grande...
Il y aura toujours des dates qui nous rappellerons certains souvenirs.
Je t'embrasse bien fort
je suis trés émue,suite à cette lecture.
mais comme tu dis,il faut avancer...
et je pense comme toi,ils sont là,à côté par un souffle de vent ,un gazouillis d'oiseau....
gros bisous
Oui,, même si souvent j'ai crisé sur ses conneries, j'en ri aujourd'hui
Ils sont toujours près de moi
Bisous
Toutes mes pensées émues pour toi et ta famille. Le chagrin est peut-être moins vif, mais rien ne passe vraiment.
Je t'embrasse bien fort
Bonsoir Annick. Ton texte est très émouvant, bel hommage à ton fils disparu trop tôt. Bisous
et comme cela fait du bien de se rappeler les bons souvenirs
et de là où ils sont ils veillent sur nous
du courage il en faut, quoiqu'il nous arrive dans la vie, il faut avancer si l'on ne veux pas s'effondrer. Tu ne peux savoir ce que j'ai pu raler et crier devant ses conneries, à présent j'en ri, et presque elles me manquent
Je t'embrasse ma grande
Il n'est pas si invisible que cela, il est dans les oiseaux, dans le vent, partout, les signes sont nombreux
Bon d'accord je suis une rêveuse, mais le rêve me rend forte
Je t'embrasse très fort
que de souvenirs émouvants - un bel hommage !
une vie pas facile !! mais toujours du courage pour rebondir ! bravo !
on sent la joie de vivre dans ton résumé !! c'est ce qu'il faut !! malgrè les embuches-
gros bisous !Quoique invisisbles à tes yeux humains, je suis certaine qu'ils sont très prés de toi, juste à tes côtés et t'entourant de leur Amour.
Bisous et bonne journée
Ajouter un commentaire
Ils sont perché sur mon épaule ... comme le péroquet sur l'épaule du pirate ...
Gros bisous