Le 6 octobre, Je vous avais laissé ici, les 2/3 du tableau de Sara Guermani étaient réalisé.

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J'ai ajouté un saule, un étang, une petite fille, ... deux maisons ...

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Voici donc mon petit village, qui se remplit doucement.

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Et me voici repartie en Normandie, dans ce petit village qui avait si généreusement accueilli la petite "africaine". 

Il n'y avait pas d'étang près de chez nous, mais un cours d'eau, le "Couesnon". Un dicton dit, que le Couesnon dans sa folie, mit le Mont en Normandie. Lorsque la marrée arrive, elle s’engouffrait dans ce cours d'eau à la vitesse d'un cheval au galop. Notre grand jeu avec mes petit cousins était de tenter de le gagner. Sur les berges, nous enfourchions nos vélos et dès que l'on voyait la crête blanche, nous pédalions aussi vite que l'on pouvait pour tenter d'aller le plus loin possible, avant que le courant ne nous dépasse. Là, nous plantions un petit fanion pour le lendemain et on était heureux si l'on avait pu dépasser le repaire de la veille.

Avant de rentrer, nous faisions une dernière halte pour regarder le coucher de soleil sur le Mont-Saint-Michel. Par beau temps, celui-ci prenait alors de belles couleurs. Pépère, notre grand-père, nous demandait comment était le Mont et nous disait alors, le temps pour le lendemain. Il ne se trompait jamais. Nous en avons fait des balades aux alentours, avec la prudence que nous inculquait les anciens, Le Mont-Saint-Michel est merveilleux, mais il est des règles qu'il ne faut jamais transgresser, combien d'imprudents mettent leurs vies et celles des sauveteurs, en danger. Il y a des sables mouvants très dangereux. Du reste à l'heure actuelle, il vaut mieux suivre les guides. Ou bien regarder alentours, si vous voyez les animaux paître, ça va, en revanche quand ils s'en vont, vous avez intérêt de les suivre, la marée ne va pas tarder.

Les montons de prés salés, avez-vous eu la chance d'en manger, un vrai régal. La particularité, il vont paître sur les pré découverts à marée basse, l'herbe y est grasse et légèrement salée, les moutons en raffole. Ils sont là en quasi liberté et rentre au bercail dès que la marée va arriver, c'était curieux à voir. Je sais qu'il y a dû y avoir beaucoup de changements depuis les années 60, mais ces souvenirs sont pourtant ancrés, ce sont eux que je partage avec vous. J'ai eu la chance, avec ma famille, le jour des noces d'or de mes grands parents, de me retrouver "prisonnière" dans le Mont. C'était un jour de marée de grande équinoxe, soudain, nous avons été envahi par un bruit sourd, un grondement et un tremblement, la marée arrivait, et en quelques petites minutes, le Mont est devenu une île, c'était un spectacle merveilleux. La digue n'existait pas encore et il nous a fallu attendre que la marée descende, pour pouvoir rentrer chez nous. Il est question que l'on réaménage cette digue pour permettre à l'eau de circuler, mais le mal est fait, le Mont-Saint-Michel est bel et bien ensablé.

À bientôt mes amies