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Les trois saints de glace, comme les Mousquetaires, étaient quatre
Basé sur une vielle croyance reposant sur des observations dans les champs et les vignes, il est, tous les ans, une question qui revient et fait référence aux saints de glace et aux variat ion climatiques de cette période.
Les jours dont nous parlons sont les 11, 12, 13 mai, dates de mauvaise réputation pour toutes les "mains vertes" qui ne jardinent jamais avant le passage de ces journées annonciatrices d'un retour tardif des gelées, capables de réduire à zéro le travail des téméraires qui auraient osé planter avant cette échéance.
Une origine empirique ...
Si nous cherchons les origines lointaines de ces croyances, nos ancêtres savaient constaté qu'une brutale chute de la température nocturne, ou plutôt matinale, arrivait tous les ans aux alentours de ces trois journées. Cet élément climatologique qu'est le gel nocturne ou matinal, particulièrement désastreux pour les plantations qui pourraient se trouver en début de germination, les incitait à laisser passer l'évènement avant d'entreprendre les grands travaux de printemps comme les semis, le repiquage, et les plantations.
... Et une explication scientifique ...
Aujourd'hui encore une multitude de jardiniers avisés ne négligent pas ce vieux dicton et même la météorologie pourtant peu soucieuse des proverbes, ne nie pas qu'il existe une période très froide qui peut survenir jusqu'en fin mai. Les astrophysiciens, spécialistes particulièrement minutieux de notre ciel, ont pour leur part remarqué "que vers la mi-mars, l'orbite de la terre passerait par une zone de l'espace sidéral particulièrement chargée de poussières, ce qui entraînerait une baisse de l'apport solaire sur notre planète et donc une diminution de la température".
... S'appuyant sur des personnages historiques ...
Voici les quatre saints gardant ces trois de leur regard bienveillant.
Saint MAMERT, patron du 11 mai. Évêque de Vienne, en Dauphiné, est probablement mort en 474.
"Attention, le premier des saints de glaces, souvent tu en gardes la trace."
Saint PANCRACE, patron du 12 mai. Martyr à Rome, c'était le neveu de saint Denis. Il serait mort martyr en 304 à Rome, à l'âge de 14 ans.
"Saint P ancrace apporte souvent la glace."
Saint SERVAIS, patrons du 13 mai. Évêque de Tongres en Italie, il est mort en 384 en martyr à Milan avec son frère Portaux sous l'empereur Néron.
"Avant saint Servais: point d'été, après saint Servais: plus de gelée."
Saint URBAIN, patron du 25 mai. 17è Pape de 222 à 230, mort en 230.
"Quand la saint Urbain est passée, le vigneron est rassuré."
"Mamert, Pancrace, Servais, sont les trois saints de glace, mais saint Urbain les tient tous dans sa main."
... Disparus du saint calendrier.
Ne che rchez pas sur les calendriers la trilogie de ces saints que sont : saint Mamert, saint Pancrace, et saint Servais. Ils ont été remplacés au cours des siècles par d'autres saints. Ce sont le conciles de l'Église catholique qui "nettoyèrent" le calendrier de tous les personnages donnant lieu à des pratiques rituelles peu conformes avec la liturgie et considérées comme entachées de fond païen. Cette substitution fut terminée lors du dernier concile de l'Église catholique en 1960 et c'est ainsi que nos "braves saints de glace" furent rayés et remplacés par sainte Estelle, saint Achille et Sainte Rolande.
Gardiens ou porteurs du gel ?
les saints devaient protéger les cultures durant les jours qui leur étaient attribués à chacun, ces jours étant ceux durant lesquels les cultures couraient les plus grands risques. Les années passant et vu le peu de succès de leur patronage, on a fini par leur faire endosser la respons abilité des gelées, qu'ils personnifient désormais.
Des saints moins dangereux.
En moyenne, le dernier jour de gel se produit deux semaines plus tôt aujourd'hui qu'il y a vingt ans, et trois semaines plus tôt que dans les années 60. Ce décalage s'observe partout, quelle que soit l'altitude, et même si les années records ne sont pas les mêmes. Sur la Côte, par exemple, à Changins, le dernier gel se produisait en moyenne durant la deuxième quinzaine d'avril dans les années 60. Aujourd'hui, la moyenne se situe fin mars. Ailleurs, il se produit plus tard, mais le décalage est le même.
Comme l'évolution de la végétation dépends beaucoup des températures de la journée et que celles-ci se sont très peu réchauffées au XXè siècle, la floraison de la vigne et des arbres fruitiers n'a pas subi le même décalage. Le risque de gel des cultures est donc en nette diminution actuellement. Avec le réchauffement climatique, il faut donc non seulement avancer les saints de glace de plusieurs semaines, mais en plus il faut savoir qu'ils ont perdu de leur virulence. Certes, les traditions se perdent, mais voilà tout de même une bon ne nouvelle concernant le réchauffement du climat !
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J'adresse cet article à toutes les mains vertes.
Bon jardinage
Bisous
Tit'Anik
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Commentaires
Patrice et moi ne nous débrouillons pas trop mal, nos récoltes nous permettent de manger, et d'offrir. nous sommes contents
Bisous
un article interresant - les saints de glace
ils survivent à travers les âges !!
on en parle chaque année -
bonne soirée - et bon rétablissement
bisous lady marianne
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j'ai été moi-même très étonnée de voir que ces saints que l'on redoute, avait un patron,qui les tenait dans sa main
Bisous