Mme Ben Zaoui est allée se promener en famille en foret à la montagne. Un petit torrent coulait sous les arbres. 

Comme Mme Ben Zaoui avait très chaud sous sa burqa, elle décide de tremper les pieds dans l'eau glacée pour se rafraîchir un peu.

Le lendemain, Mme Ben Zaoui, a mal à la gorge. À midi, elle a des difficultés pour manger, et le soir c'est encore pire elle ne peut rien avaler. Elle va donc se coucher avec un simple yaourt dans l'estomac. Le lendemain son état à un peu empiré. Elle se sent un peu patraque, mal à la tête, et surtout, la gorge enflammée. Son mari appelle son médecin, mais celui ci ne travaille plus le samedi matin. Aussi leur conseille-t-on de faire le 15, pour avoir un médecin de garde. Le Médecin jugeant l'état de Mme Ben Zaoui, est sérieux, envoie le samu. Arrivée aux urgences Mme Ben Zaoui est immédiatement conduite dans un box pour y être examinée. Mais voilà, Mme Ben Zaoui, ne parle pas le français et se content de gémir et pleurer à chaque question posée par l'interne de garde. Aïe, Aïe, Aïe, ...

On lui fait donc des prélèvements sanguins, des analyses bactériologiques de la gorge, du nez et des oreilles et même des analyses d'urine.

Comme Mme Ben Zaoui ne peut rien avaler, on suppose qu'elle a peut-être mal aux dents  et ne peux pas mâcher et on fait venir un chirurgien dentiste qui lui arrange un peut la bouche et lui place des implants.

Puisque Mme Ben Zaoui a très mal à la tête et supporte mal la lumière du box, on suppose que cela peut venir des yeux, on appelle donc un chirurgien ophtalmologue, qui après examen poussé, on lui fait avoir de très belles lunettes. 

Sait-on jamais, puisque Mme Ben Zaoui a la gorge enflammée, on pousse un peu plus loin et un gastro-entérologue lui pratique une fibroscopie, qui ne révèle rien, si ce n'est une belle angine.

Bref, au final on lui prescrit une ordonnance pour elle, ses parents, et ses 7 enfants ...

Elle repart donc en ambulance avec de jolies dents, de belles paires de lunettes, fraîche et dispose comme si tout cela avait été un mauvais rêve. Et bien entendu tout est pris en charge ...

Vous y croyez à mon histoire ?

Bon ! D'accord ! j'ai peut-être un peu poussé ...

Mais écoutez la suite...

Mme Petipeuple se réveille un matin avec, comme une boule dans la gorge, comment s'est venu mystère, elle a juste un peu mal au gosier. À midi, elle a un peu de mal à avaler, mais cela ne peut être que passager, elle s'oblige à manger tout de même correctement. Le soir, quand Mme Petipeuple avale son repas, les aliments ont du mal à descendre et surtout, une douleur atroce lui descend jusqu'à la base de l'estomac. Mais Mme Petipeuple ne s'en formalise pas plus que cela, avale comme elle peut un petit bout de fromage crémeux et un yaourt, une bonne nuit de sommeil et un antalgique, feront le reste.

Samedi matin au petit déjeuner, Mme Petipeuple ne peut même pas avaler le jus de fruit, encore moins le café, laissons le reste, c'est impossible, la douleur est vraiment forte. Mme Petipeuple appelle son médecin, elle sait qu'il travaille le samedi matin. Et bien non, ce n'est plus le cas, il lui faut faire le 15 pour avoir un médecin de garde. Après un bref état des symptômes, on lui envoie un médecin. En fait, c'est le samu qui se déplace, Mme Petipeuple est un peu affolé mais bon, elle a trop mal et se laisse ausculter, fait part de ses antécédents et on remarque au passage qu'elle a le pied dans la plâtre. Après examen, et entretien avec le médecin du Samu, il est préconisé un transfert en milieu hospitalier.

Arrivée aux urgences à 10h, Mme Petipeuple attendra sur le brancard qu'arrive son tour (rappelez vous elle ne peut marcher). Donc jusqu'à sa prise en charge, elle monopolisera les ambulanciers, qui ont peut-être autre chose à faire ... Enfin c'est son tour. Mme Petipeuple est conduite dans un petit box, où après quelques minutes un interne viendra. Ce n'est pas grave, Mme Petipeuple a toujours un ouvrage dans le sac, elle patiente donc avec son tricot. 

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Le voilà ... L'interne s'assois devant son clavier, pose une foule de questions, auxquelles Mme Petipeuple répond le plus précisément possible. La douleur, le comment, le pourquoi, les antécédents, etc ... c'est ma foi assez précis et révèle le mal qu'elle a. Enfin c'est ce qu'elle croit. Puis l'interne lui palpe le ventre, remarque une douleur à la base du ventre et une autre en haut de l'estomac ...

Quand à œsophage qui lui fait si mal, un simple examen de la gorge, ne révèle rien bien sûr.

L'interne imprime ses papiers et part faire son rapport au médecin. Mme Petipeuple reprends son tricot.

Après de longues minutes l'interne revient avec un gobelet d'eau et un paquet de biscottes et demande à Mme Petipeuple de boire un peu et de manger un morceau de biscotte. Mme Petipeuple ré-explique qu'elle ne peut rien avaler, mais devant l’insistance de l'interne, s’exécute. La gorgée d'eau la fait déjà grimacer et serrer les dents, alors ne parlons pas de la biscotte, pourtant bien mâchée ... Mme Petipeuple signale que la douleur est telle, qu'elle en a le tournis, "il note" ... L'interne repart ... Mme Petipeuple ne se sent pas bien, mais pour oublier un peu, elle reprend son tricot ...

L'interne revient avec un rapport de 3 pages, en gros voilà : 

examen clinique : patiente consciente, douleur 0/10 (apprécié par l'interne et non par le patient), céphalée en casque permanente, sensation de vertiges, abdomen sensible à la base et en épigastrique*, pas d’inflammation des amygdales**, probable plaie inflammatoire de l’œsophage .

*L'adjectif " épigastrique " fait référence à la région supérieure de l'abdomen (comme par exemple dans l'expression : une douleur épigastrique).

** On les lui a enlevées en 1964, elle n'a plus rien depuis.

Conclusion : Pas d’indication à une fibro en urgence, probable plaie inflammatoire, traitement antalgiques simples "paracétamol", manger liquide pendant quelques jours, pour reposer la muqueuse de l’œsophage, ré-évaluation par le médecin traitant en début de semaine prochaine ...

En attendant Mme Petipeuple doit libérer le box et retourner en salle d'attente ! _Et comment ? _Vous pouvez marcher avec votre botte de marche ... Mme Petipeuple montre le rapport du chirurgien qui est intervenu sur sa cheville, Mme Petipeuple avait pris la précaution d’emporter son dossier médical. L'infirmier n'est pas content, du coup il décommande le VSL et commande une ambulance, puis il place Mme Petipeuple au fond du couloir, près des sanitaires ou elle devra attendre une heure, son véhicule. 

Mme Petipeuple rentre enfin chez elle, il est presque 16h, son mari lui prépare une grignote qu'elle avale avec difficulté. Le soir c'était encore galère.

Le lendemain c'est pire, pourtant Mme Petipeuple avait pris bien plus fort que du paracétamol, elle court donc chez son médecin traitant qui, après lecture du rapport, s'étonne qu'un traitement plus ciblé ne lui pas été prescrit. Ce qu'il fait immédiatement.

Bref si Mme Petipeuple a encore mal dans 48h, elle ira chez un spécialiste. En attendant c'est la galère pour avaler quoique ce soit ...

Et celle là, vous y croyez ?

Tout est vrai, je vous le jure !

 Dire que nous galérons, pour obtenir un petit quelque chose de plus confortable, alors que certains ont tout d'acquis, simplement en claquant des doigts. Aïe ! Aïe ! Aïe ! ...

Allez ! un peu de douceur

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